"Les livres ne remplacent pas la vie, ils l'élargissent.
"Françoise Gasparri

mardi 2 septembre 2008

Albert Savarus, une machination diabolique.






Balzac en 1842 écrit une nouvelle dont l’action se déroule à Besançon. C’est en 1833, que l’auteur découvre la capitale comtoise, où il résidera trois jours, lorsqu’il se rend à Neufchâtel retrouver Madame Hanska. Logé chez son ami Charles de Bernard, il l’interroge sur les salons et les anciennes familles de Besançon. C’est pour cela que les lieux décrits par le romancier appartiennent véritablement à la géographie urbaine de la ville dans le premier tiers du 19ème siècle. L’hôtel de Rupt dans lequel se déroule l’action est sans aucun doute l’hôtel Petremand de Valay, situé dans le quartier aristocratique de Besançon.
La baronne de Watteville, hautaine, dominatrice et mondaine tient dans son hôtel un salon, le plus célèbre de la ville. Encore séduisante, elle attire le regard de beaucoup d’hommes, mais elle n’a pour l’heure qu’une préoccupation, unir sa fille Philomène à Amédée de Soulas. Lors d’un dîner d’apparat, l’abbé de Grancey annonce l’arrivée dans la ville d’un jeune avocat extraordinaire Albert Savarus, qu’il décrit comme brillant et mystérieux. La personnalité du nouveau venu intrigue la jeune fille à tel point qu’elle passe ses journées à mettre en place mille petites ruses afin de mieux l’épier, le connaître. Jusqu’au jour ou elle lit une nouvelle que l’avocat publie dans une revue littéraire. Il y raconte l’histoire d’amour malheureuse d’un homme qui veut devenir un des plus remarquables de son pays, afin de pouvoir épouser une princesse italienne, une fois celle-ci devenue veuve. Convaincue de l’authenticité du récit, s’imaginant que ce sont les vœux de Savarus, Philomène brûle, alors, d’une jalousie infernale. Albert Savarus disparaît de Besançon. Et l’on découvre la tragique portée des machinations cruelles de Philomène.
Outre le fait, que cette nouvelle montre un Balzac de la maturité, maître de son art, mais inquiet de son avenir amoureux, en effet ce roman est étroitement lié à ses rapports avec Mme Hanska, Albert Savarus est une peinture tout à fait réaliste de la vie mondaine et artistique dans la capitale comtoise.

Albert Savarus par Honoré de Balzac. Editions Autrement, 142 p. 12 euros.

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