"Les livres ne remplacent pas la vie, ils l'élargissent.
"Françoise Gasparri

samedi 13 septembre 2008

Polichinelle, le premier roman le plus surprenant de la rentrée


Avec ce premier roman, le Champagnolais, Pierric Bailly entre dans la cour des grands.
Comment se faire une place au soleil, lorsque l'on est un jeune écrivain en cette rentrée littéraire, annonçant par moins de 676 romans dans les librairies ? Il faut aller à contre courant des sujets à la mode et avoir une écriture qui interpelle, une écriture qui reste en mémoire longtemps après avoir refermé l'ouvrage. Tout les critiques sont d'accord, avec Polichinelle, le jeune jurassien marque cette rentrée littéraire par un roman au style enlevé et à l'organisation du récit tout à fait surprenante.
Diane, Johannes, Laura, Jules, Charlotte et Lionnel forment une bande d'

adolescents désœuvrés. Lionnel pense que « passé 17 ans, les êtres humains sont périmés ». A Clairvaux-les-Lacs, la vie s'étire entre virées en bagnoles, en après midi au bord de piscines qui ne leur appartiennent pas . Ils s'inventent une existence, rêvent d' Hollywood, du Mexique, de monter les marches du festival de Cannes. Ils écoutent de la musique RAP, ont des petites histoires de sexe, s'adonnent à la consommation de substances illicites. Tout faire pour s'évader de leur univers étriqué. Mais un jour les petites bêtises tournent mal. Il y a mort d'homme et notre bande font la une des journaux. Ce roman ne pourrait être qu'une histoire banale, une de plus sur le mal être de nos adolescents, qu'ils vivent dans le Jura ou dans les banlieues dites chaudes.
Seulement voilà Pierric Bailly a le ton juste, un style inventif, une écriture qui fait une œuvre. La langue est rebelle, les mots sont proches du RAP, où l'on retrouve pèle-mêle des expressions jurassiennes, des mots proches à toute une génération et d'autres ressortis du fond des temps et remis au goût du jour par les jeunes trainant dans les rues.
Il y a toujours quelque chose d'émouvant à faire la connaissance d'un auteur à travers son premier roman, d'autant plus que lorsque celui-ci a un vrai talent d'écrivain. On attend avec impatience la sortie de son deuxième opus, en espérant que son coup d'essai était un coup de maître.
Mais ce dont on peut être sur c'est que Polichinelle pourrait bien devenir pour toute une génération un livre culte.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Cher Roger, me voici donc pour laisser une trace de ma lecture de cette critique enthousiaste, Polichinelle un livre culte... peut-être pour une génération de jurassien en effet, dont je reçois des mails à l'occasion, et qui me disent être très sensible à la place qui leur est faite, au regard, au ton, à l'humour. Quant à la suite, les prochains romans, il ne faudra pas forcément attendre une déclinaison de ce que j'ai déjà fait, je ne compte pas exploiter un filon, "vision moderne du terroir...", rien ne m'excite plus que de prendre un risque... car comme disait Brel, "la liberté, c'est avoir le droit de se tromper". Ainsi, trompons-nous les uns les autres !
Bien à vous,
Pierric Bailly