"Les livres ne remplacent pas la vie, ils l'élargissent.
"Françoise Gasparri

mardi 26 mai 2009

Souvenirs, Souvenirs.


Le temps de l’enfance est-il le temps du bonheur ? Colette Foisy raconte ce que pouvait être la vie d’une petite paysanne en Val d’Amour dans les années 50

Il y a quelques temps de cela, je vous faisais partager l’émotion que j’avais ressentie tout au long de la lecture du récit autobiographique de Colette Foisy. Atteinte d’un cancer, elle nous racontait ces espoirs, ces doutes face à la maladie. Aujourd’hui, elle nous revient avec un livre totalement différent. Cette native de Villers-Farlay raconte dans ce petit ouvrage, la vie de ce petit coin du Val d’Amour, à la sortie de la Seconde Guerre mondiale avant la transformation radicale de nos campagnes. Une histoire simple, dont les acteurs sont des êtres simples, près de la nature. Tout dans le texte fleure bon une certaine France : la France rurale qui marche au son des sabots derrière les bœufs attelés au joug ; la campagne des moissonneuses batteuses, des vendanges et des veillées. Colette raconte et se raconte. Raconte son enfance : la fin de l’occupation allemande et l’arrivée des premiers américains, ses petites joies et ses petits malheurs, la dure acclimatation des enfants des grands villes venus dans notre jura se refaire une santé durant le chaud été 1947. Elle dresse pour nous de très beaux portraits des gens qu’elle a aimés, qui lui sont chers, comme sa grand-mère Annette. L’auteur surf sur la vague de la nostalgie, sur la mode des souvenirs qu’il faut laisser aux générations futures, et cela, elle le fait très bien, avec tendresse et simplicité. Dans un style vivant sans fioritures grammaticales, sans grandes réflexions philosophique sur le « c’était mieux avant », Colette Foisy sait nous prendre par la main et nous entrainer dans son enfance, ponctuée de mots en patois. Elle sait nous faire partager en quelques mots la fabrication du boudin, la lente transformation du cochon en andouilles, pâtés, jambons. Pour qui ont vécus ces moments, on se souvient comme l’auteur de la maison qui sentait la viande, la graisse et le sang. Enfin grâce à Colette, les petits métiers, aujourd’hui disparus, de ramasseurs de peaux de lapins, de rémouleur, des marchands ambulants et des gagne-petit sont encore quelque part vivant dans nos mémoires.
Tu te souviens : scènes de la vie rurale dans les années cinquante par Colette Foisy. Editions du Vendredi, 2008 – 12 euros

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Vous avez vraiment bien "senti" l'essentiel de mon livre qui n'était que de relater la vie quotidienne de mes jeunes années (le cancer m'avait fait toucher du doigt la fragilité de la vie).
Un grand merci à vous d'avoir présenter ce modeste ouvrage à vos lecteurs.
cordialement vôtre.
colette foisy