"Les livres ne remplacent pas la vie, ils l'élargissent.
"Françoise Gasparri

vendredi 12 juin 2009

Erudit et humaniste


CH. L. E Duvernoy fut un homme du XVIIIè siècle par sa formation et par sa culture humaniste. Il fut aussi un homme du XIX, rompu aux disciplines auxiliaires de l’histoire.

Après Georges Cuvier (1769-1832, Charles Duvernoy est le plus célèbre des montbéliardais du début du XIXème. Né le 1er novembre 1774, Charles Léopold Eberhard Duvernoy est issue d’une vieille famille, dont l’origine est fixée dans le petit village du Vernoy. Après des études brillantes à Stuttgart, il revient en 1794 à Montbéliard devenue française. Le décès de son père le place à la tête d’une grosse fortune dont il se servira pour se constituer une bibliothèque remarquable consacrée surtout aux impressions montbéliardaises. Il collectionnera également les pièces et monnaies retrouvées sur le site archéologique de Mandeure. Luthérien convaincu, il est admis par son église comme inspecteur laïque, et entame une carrière d’enseignant, puis de juge de paix du canton d’Audincourt. A la même époque, il se voit confier le catalogue de la bibliothèque de Montbéliard. Bientôt des revers de fortune l’oblige a démissionner de la magistrature. Il n’en poursuit pas moins son travail de classement des archives de la Principauté de Wurtemberg-Montbéliard. Souffrant de rhumatismes et de graves problèmes aux yeux sont travail n’avance pas aussi rapidement que le souhaiterait les autorités. Exaspéré par le manque de considération de ses concitoyens, surtout après les méventes de son ouvrage : Ephémérides du Comté de Montbéliard, il demande à son ami Charles Weiss, bibliothécaire de Besançon de l’aider à obtenir le classement et l’édition des papiers Granvelle. Il entame ainsi une seconde carrière, celle d’historien professionnel au service de l’Académie des sciences, belles lettres et arts de Franche-Comté. Outre cette publication il assurera l’édition des Mémoires et documents inédits pour servir l’histoire de la Franche-Comté. Entêté, critique, il souffrait mal de la contradiction, et se forgea de solides inimitiés dans le milieu érudit franc-comtois. Il mourut dans la misère en 1850.
Cette biographie de Charles Duvernoy est une vraie réussite. S’appuyant surtout sur la correspondance de Duvernoy et de Weiss, on suit de chapitre en chapitre le parcours de cet homme profondément attaché à sa principauté de Montbéliard en œuvrant toute sa vie et en dépensant sa fortune à faire connaître son histoire.

L’historien Charles Duvernoy (1774-185) Jean-Marc Debard. Société d’Emulation de Montbéliard. – 258 p. – 25 euros.

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