"Les livres ne remplacent pas la vie, ils l'élargissent.
"Françoise Gasparri

lundi 30 novembre 2009

Des nouvelles qui vous hanteront longtemps.


La bêtise humaine est le point commun de toutes ces nouvelles regroupées sous le titre : C’est un peu la paix, C’est un peu la guerre.
Au dernier salon du Livre en Région organisé à Salins Les Bains en octobre dernier, j’ai trouvé aux éditions La clef d’Argent, basées à Aiglepierre , un petit recueil de nouvelles de Jean Pierre Andrevon. Né à Bourgoin-Jallieu en 1937, cet homme semble avoir reçu tous les talents : romancier, nouvelliste, peintre, dessinateur, chanteur. Père de plus de cent trente romans ou nouvelles, il est considéré par les amateurs de la littérature fantastique comme un auteur incontournable. J’avoue ne pas être un grand amateur de ce style littéraire qu’est la Science Fiction. Pourtant je me suis laissé convaincre et me suis décidé à le lire. Ce recueil reprend une quarantaine de nouvelles, publiées entre 1960 et 2000 dans les journaux Charlie Hebdo, Fluide glacial et jamais rééditées depuis. Le point commun, le fil directeur de ces écrits c’est la guerre et ses horreurs. Donner envie de lire des nouvelles est l’une des choses les plus difficiles, les plus compliquées à faire. IL faut savoir en dire mais pas trop, ne rien dévoiler des chutes surprenantes, tout en suscitant l’intérêt. Alors que faire ? Plus que de parler des histoires, qui ici sont souvent courtes parfois juste deux pages, il convient parler des émotions ressenties. Elles furent nombreuses et parfois contradictoires. Je suis passé de l’étonnement à l’horreur, de la révolte au plaisir. Toute la bêtise humaine se dévoile au cours de ces 45 nouvelles. « On trouve dans mes textes beaucoup de pessimisme, d'indignations, de provocations, on y trouve ma préoccupation première pour la nature, l'écologie, la sauvegarde de la planète, l'amour des animaux la haine du fascisme, racisme, des intégrismes, de toutes les intolérances. Je ne cherche pas, ou peu, à faire passer artificiellement un message, le message se trouve dans l'acte d'écrire, dès la première ligne » Comment qualifier le style de l’auteur ? C’est un très subtile mélange de beauté poétique et d‘efficacité romanesque. Mais ne croyez pas que l’humour, dit noir, soit absent de ces lignes, la preuve en est les deux nouvelles, tout à fait étonnantes : « Manger ! » et « Goûter, savourer, en reprendre »
Intelligente, fluide, surréaliste, parfois désabusée, aux thèmes très actuels, l’écriture de Jean-Pierre Andrevon nous hante longtemps après avoir refermé le livre.

C’est un peu la paix C’est un peu la guerre : nouvelles par Jean-Pierre Andrevon. – Editions Clef d’Argent (Aiglepierre Jura). 162 p. – 12 euros

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