"Les livres ne remplacent pas la vie, ils l'élargissent.
"Françoise Gasparri

mercredi 24 mars 2010

A l’écoute du parler comtois.


Comme Monsieur Jourdain, le Bourgeois gentilhomme qui faisait de la prose sans le savoir, nous parlons le comtois sans nous en douter.

Jean-Paul Colin, agrégé de lettres classiques et docteur d’état, est sans conteste, l’un des spécialistes de la langue comtoise, a qui il a consacré de nombreux ouvrages. Chroniqueur à Radio France Bleu, il a pendant, plusieurs années fait partager sa passion à de nombreux auditeurs. Aujourd’hui, il réunit dans « La Compregnotte », près de 400 de ses chroniques. Avec ce nouvel opus, Jean-Paul Colin nous propose une approche érudite, sans être austère, sérieuse tout en étant ludique, du parler comtois.
Depuis quelques années, on assiste à un renouveau de l’intérêt pour les langues régionales et locales. La Franche-Comté, n’est pas à la traine. Il y a quelques mois, je vous parlais de ma jubilation à la lecture de l’ouvrage de Brice Leinbundgut « Le r’virot », ouvrage dans lequel il faisait revivre quelques unes de nos expressions. L’ouvrage, d’aujourd’hui, s’inscrit dans la même volonté. Les expressions spécifiques à notre région font revivre, un lieu, un objet, un métier. A la lecture de cet ouvrage, force est de constater que notre région est riche d’une diversité langagière. Cette diversité est à l’image de son relief et de sa population. Force est de constater, également, que nombreuses expressions sont encore parler de nos jours et pas seulement par les anciens. Reflet d’une véritable culture populaire et rurale, ces expressions prouvent, s’il en était besoin, la sagesse de nos ancêtres. Au fil des pages, nous retrouvons des mots ou expressions qui nous parlent encore, comme : le gouillat, la goulotte, chounier ou bien encore avaler par le trou du dimanche. D’autres nous replongent dans notre enfance, nous rappelle le menuisier avec sa manchotte, le jardinier et son sarclot, la fermière qui rattroupe ses oies, les grapillottes que nous dévalions avec nos luges. On s’est tous abrité sous un arbre pour éviter la rabasse tandis que le Bon Dieu jouait aux quilles. Alors si les expressions : Porter à la chercherotte ; la queue du chat est bien venue ou bien ne pas avoir son avance, vous intriguent, plongez vous dans la lecture de cet ouvrage, très vivant, grâce à un style léger, agrémenté de réflexions générales et de jugements personnels. L’auteur n’a eu qu’une seule ambition, en observateur attentif, de mettre le mieux possible en lumière, les relations étroites qui existent entre le passé et le présent.

La comprenotte : A l’écoute des mots francs-comtois/ Jean-Paul Colin. – Editions Cabédita, 2009. – 292 p. – 25 euros

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