"Les livres ne remplacent pas la vie, ils l'élargissent.
"Françoise Gasparri

vendredi 25 mars 2011

Les Haut-Saonois au travail


Poursuivant son travail d’historien de la Haute-Saône, Jacques Mourant livre dans ce deuxième opus le résultat de ses recherches sur la Haute-Saône au travail.

Jacques Mourant n’en est pas à son premier coup d’essai. Il nous a déjà invités à connaître l’histoire de Pesmes dans un précédent ouvrage remarqué pour ses qualités par les historiens de la région. Il récidive quelques mois plus tard, avec un ouvrage tout aussi excellent : Les Haut-Saônois de la Révolution à nos jours : leurs modes de vie. Aujourd’hui, il dresse le portrait des grandes réussites industrielles du département. Il veut nous faire mieux connaît une Haute-Saône industrieuse. La « Haute-Patate » a trop longtemps souffert d’une image de département agricole ne tirant ses revenus exclusivement de l’agriculture et de la sylviculture. C’est bien mal connaître son histoire industrielle, qui participe à la richesse de la Franche-Comté, au même titre que les trois autres départements. Histoire qui trouve naissance dans les profondeurs de la terre, avec les forges. Les plus considérables étaient établies à Pesmes et doivent leur renom à la famille Dornier, qui après la Révolution en devient propriétaire. Très tôt la réputation de ses fontes, fers et aciers dépasse largement les frontières du département. Une autre industrie liée au métal prospère c’est la taillanderie avec la famille Jouclard, avec comme spécialisation les sécateurs. L’entreprise survivra jusque dans les années 1986. Est-ce parce que la Haute-Saône est une terre agricole riche, que nait à Gray les établissements Marland ? L’agriculture au 19ème siècle doit produire toujours plus. On a besoin de machines pour cultiver la terre. En 1824 , grâce à l’invention de Jacques Melchior Tisserand, ouvrier à Chargey-les-Port, les établissements fondés par les frères Marland va connaître une croissance exceptionnelle. Cette machine était capable de battre, vanner et cribler toute espèce de graines. Actionnée soit à bras soit à l’aide d’un cheval va révolutionner le travail en campagne. La réussite de cette industrie est elle, qu’elle perdure encore de nos jours dans les environs de Gray, avec entre autre, l’usine John Deere France, employant près de 500 personnes. 500 personnes c’est également le nombre d’employés des laboratoires Vétoquinol à Lure, fondé par Joseph Charles Freclin en 1932. Ce laboratoire, spécialisé dans les antibiotiques pour animaux possèdent des unités de fabrication dans le monde entier : Irlande, Espagne, Mexique USA, Allemagne. Si d’autres belles réussites industrielles se voient encore dans le département tel Peugeot, ou la verrerie de la Rochère, d’autres moins rentables ont laissé des traces durables dans la géographie saônoise. La plus connue reste les Houillères de Ronchamp.
L’ouvrage de Jacques Mourant se lit avec un grand plaisir et suscite notre curiosité. Il a su parfaitement faire revivre ce passé, trop souvent oublié par les historiens, et démontre s’il en était besoin que notre région a des atouts pour rester une terre industrielle avec laquelle il faut compter.

Les Haut-saônois de la Révolution à nos jours : Leurs principaux employeurs / Jacques Mourant. 362 p. – 25 euros. Diffusé par La Maison du Livre Diffusion Distribution ?

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