"Les livres ne remplacent pas la vie, ils l'élargissent.
"Françoise Gasparri

jeudi 14 avril 2011

Naissance d’une plume.


La plus grande joie pour un lecteur est d’assister à la naissance d’un véritable écrivain. Avec A la fin tout le monde est mort, on sait dès les premières pages, que le miracle a lieu.


Raphaël Fayolle entre en littérature avec un joli succès d’estime, grâce à son roman Namor, paru aux éditions doloises Guten. Ce roman noir, celui de l’enfermement, mettait en scène le jeune Jérôme Mattogalli, patient d’un hôpital psychiatrique après une énième tentative de suicide. Matto vit dans le souvenir fantasmé de Marie, son seul amour. Le second opus de cet auvergnat-vosgien est cette fois un recueil de nouvelles. Il faut avoir beaucoup de courage, voire d’inconscience pour publier un ouvrage de textes courts, tant le public français semble bouder ce genre littéraire, au contraire des anglo-saxons qui en sont friands. Les nouvelles sont réunies sous le titre générique A la fin tout le monde est mort. Le trait d’union entre tous ces textes sont : l’amour, la mort, l’humour. Pour adoucir un peu la noirceur du propos, chaque titre porte une couleur : rose, blanc, orange, roux, ….. A la simple lecture du titre on sait déjà que le personnage central en sera Dame Faucheuse, maitresse du jeu de la vie. Entre un paysan auvergnat qui se croit enfin mort ; une histoire d’amour qui meurt avant d’être née ; une héroïne qui survit plus qu’elle ne vit, l’auteur nous invite à entrer dans son univers si particulier. Il y a du Marcel Aymé dans la façon que Raphaël Fayolle à de jouer avec la destinée de ces personnages. Quand on lit Raphaël Fayolle on pense aux premières lignes de La table-aux-crevés. Jean Pranard a des airs de famille avec l’Aurélie Coindet. Pour faire de bonnes nouvelles, il faut un personnage fort, une fin surprenante, inattendue, bouleversante, voire déstabilisante. Raphaël Fayolle a un don pour entrainer ses lecteurs dans des situations pleines de fantaisie, aux dénouements remarquablement amenés. Si le traitement de ces nouvelles dramatiques, est effroyablement morbide et désespérant, l’auteur aime ces personnages et l’humour avec lequel il teinte ses récits fait de cette lecture des moments de plaisir que l’on n’est pas prêt à oublier.

A la lecture de Namor, on sentait bien que l’on avait entre les mains le premier opus d’un écrivain en devenir. Avec A la fin tout le monde est mort, Raphaël Fayolle confirme qu’il faudra compter avec son talent original et son univers dans les prochaines années.

L'auteur est né au Puy-en-Velay, en 1970, cité dans laquelle il a grandi « tant bien que mal », dit-il jusqu'à ses dix-huit ans. Aujourd'hui, il partage son temps entre Clermont-Ferrand, au pied des volcans auvergnats, et Saint-Michel-sur-Meurthe, au pied des chaumes vosgiennes.

Après avoir été professeur d'espagnol, il exerce désormais l'activité d'écrivain public.


A la fin, tout le monde est mort/Raphaël Fayolle. – Editions Jean-Paul Bayol, 2010. – 154 p. – 14.90 euros

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Merci beaucoup Roger !
Raphaël