"Les livres ne remplacent pas la vie, ils l'élargissent.
"Françoise Gasparri

vendredi 6 septembre 2013

Crins blonds au vent



Première  race de trait en France, le cheval comtois revient sur le devant de la scène.

Avec sa silhouette massive, sa gentillesse et sa force au travail, le cheval comtois est la race chevaline emblématique de notre province. Délaissé, au profit de la mécanisation, abandonné au chant des sirènes de la rentabilité, cet animal avait perdu sa place de roi dans nos fermes. Heureusement certains agriculteurs, amoureux de cette race ont maintenu la qualité de la race. Le cheval comtois est décrit depuis l’époque romaine. On souligne déjà la rusticité de la race et son bon caractère. Il serait issu du croisement de juments locales et d’étalons germaniques. 


 Dans son célèbre ouvrage : Mémoires historiques de la République séquanaise (1592), Louis Gollut écrit : « Si vous le voulez mettre au chariot, il s’y emploiera et y durera longtemps ; si vous le faites servir à la selle, vous l’aurez ordinairement d’un bon pas .Il est prompt et vite à la course, En 1544, Charles Quint signe un édit réglementant la production du cheval comtois. Sa puissance et sa force de traction, lui confère auprès du grand Colbert une grande admiration
Parfait pour transporter les vins, les récoltes de céréales, tourner les meules des moulins, déplacer les matériaux et véhiculer les personnes, ce travailleur polyvalent, est l’archétype même du cheval de guerre et agricole par excellence.
Au début du XXème siècle une poignée de passionnés décident de relancer l’élevage du cheval et de sélectionner rigoureusement les étalons reproducteurs. En 1910, le premier concours d'élevage a lieu à Maîche (Doubs), et en 1919, le Syndicat du cheval Comtois et le stud-book de la race sont créés. La race est sauvée, même si l’industrialisation de nos campagnes a failli sonner le glas de cette race. Aujourd’hui, les crins blonds de ce cheval exception flottent fièrement dans les prairies comtoises. Il est partout cette brave bête : au débardage du bois ; à l’entretien des vignes ; dans les plaines maraichères, dans nos villes promenant les touristes. Mais aujourd’hui deux autres débouchés s’offre à l’animal. Depuis quelques années,
Il devient un médiateur social de plus en plus apprécié. Il participe à la sociabilisation  des personnes souffrant d’handicaps mentaux, des détenus ou des adolescents en crise. Enfin mesdames, savez-vous que dans de  nombreux produits cosmétiques qui vous rendent encore plus belles, le lait de la jument comtoise est un ingrédient essentiel ?
Tous ces aspects sont abordés avec une grande connaissance du sujet par Chloé Chamouton, dans son dernier ouvrage consacré au roi de nos fermes. Le texte agréable à lire, et plein d’enseignements, illustrés de photographies de Thierry Petit, font de cet ouvrage un bon moment de lecture.   Et pour parodier une célèbre publicité,  un livre sur le cheval comtois, parce qu’il le vaut bien.

Le Comtois / Chloé Chamouton. – Editions  du Belvédère, 2013. – 158 p. 20 euros
chronique publiée le jeudi 5 septembre 2013

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