Première race de trait en France, le cheval comtois
revient sur le devant de la scène.
Avec sa silhouette massive, sa
gentillesse et sa force au travail, le cheval comtois est la race chevaline
emblématique de notre province. Délaissé, au profit de la mécanisation,
abandonné au chant des sirènes de la rentabilité, cet animal avait perdu sa
place de roi dans nos fermes. Heureusement certains agriculteurs, amoureux de cette
race ont maintenu la qualité de la race. Le cheval comtois est décrit depuis
l’époque romaine. On souligne déjà la rusticité de la race et son bon
caractère. Il serait issu du croisement de juments locales et d’étalons
germaniques.
Dans son célèbre ouvrage : Mémoires
historiques de la
République séquanaise (1592), Louis Gollut écrit : « Si
vous le voulez mettre au chariot, il s’y emploiera et y durera longtemps ;
si vous le faites servir à la selle, vous l’aurez ordinairement d’un bon pas
.Il est prompt et vite à la course, En 1544, Charles Quint signe un édit
réglementant la production du cheval comtois. Sa puissance et sa force de
traction, lui confère auprès du grand Colbert une grande admiration
Parfait pour transporter les
vins, les récoltes de céréales, tourner les meules des moulins, déplacer les
matériaux et véhiculer les personnes, ce travailleur polyvalent, est
l’archétype même du cheval de guerre et agricole par excellence.
Au début du XXème siècle une
poignée de passionnés décident de relancer l’élevage du cheval et de
sélectionner rigoureusement les étalons reproducteurs. En 1910, le premier
concours d'élevage a lieu à Maîche (Doubs), et en 1919, le Syndicat du cheval
Comtois et le stud-book de la race sont créés. La race est sauvée, même si l’industrialisation
de nos campagnes a failli sonner le glas de cette race. Aujourd’hui, les crins
blonds de ce cheval exception flottent fièrement dans les prairies comtoises.
Il est partout cette brave bête : au débardage du bois ; à
l’entretien des vignes ; dans les plaines maraichères, dans nos villes
promenant les touristes. Mais aujourd’hui deux autres débouchés s’offre à
l’animal. Depuis quelques années,
Il devient un médiateur social de
plus en plus apprécié. Il participe à la sociabilisation des
personnes souffrant d’handicaps mentaux, des détenus ou des adolescents en
crise. Enfin mesdames, savez-vous que dans de nombreux produits
cosmétiques qui vous rendent encore plus belles, le lait de la jument comtoise
est un ingrédient essentiel ?
Tous ces aspects sont abordés
avec une grande connaissance du sujet par Chloé Chamouton, dans son dernier
ouvrage consacré au roi de nos fermes. Le texte agréable à lire, et plein
d’enseignements, illustrés de photographies de Thierry Petit, font de cet
ouvrage un bon moment de lecture. Et
pour parodier une célèbre publicité, un
livre sur le cheval comtois, parce qu’il le vaut bien.
Le Comtois / Chloé Chamouton. – Editions du Belvédère, 2013. – 158 p. 20 euros
chronique publiée le jeudi 5 septembre 2013
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