De
Baume les Messieurs à L’Ecole Estienne, itinéraire d’un enfant
gâté...
Avant
l’été un bulletin de souscription nous annonçait une bonne
nouvelle. Enfin sortirait en librairie, un ouvrage consacré à un
jurassien de talent : Félix Roy, plus connu des amoureux des
beaux livres, sous le pseudonyme de Sylvain Sauvage. Nous
attendions cet ouvrage avec impatience et nous ne sommes pas déçus.
La biographie que nous offre M ; Bernard Saugier est
passionnante et répond à nos attentes. Cet opus est soigné, les
illustrations sont léchées et le texte, en nous offrant parfois de
belles envolées, oscille entre travail documentaire et texte aux
grandes qualités littéraires. L’auteur rencontre tout à fait par
hasard l’œuvre de Sylvain Sauvage, au détour d’une exposition
autour de Paul Emile Bécat (1885–1960)
dessinateur-illustrateur d’ouvrages érotiques. Impressionné par
la technique de notre jurassien, il décide de se lancer dans la
découverte du personnage. Pendant près d’une année, il amasse
une documentation autour Félix. La rencontre avec sa fille, Monique
Roy-Gaubert, figure haute en couleur, bien connue des dolois,, un
beau jour à Baume-les-Messieurs, le persuade de poursuivre son
projet Au cours de ses recherches, Bernard Saugier prend conscience
que le temps passe et que les témoins du cercle familiale ou
professionnel disparaître les uns après les autres et que bientôt,
les souvenirs s’effaceront à jamais. Tel un détective, perspicace
et tenace, Bernard Saugier élabore, par ordre chronologique, la
plus conventionnelle, certe, , mais la plus simple pour le lecteur,
une biographie, nous faisant toute à la foi partager l’itinéraire
d’un enfant gâté et entrer dans le monde fascinant des acteurs
du livre. Felix Roy, nait à Baume-les-Messieurs, le 8 mai 1888 et
meurt à Paris en janvier 1948 Arès s’être essayé aux dessins de
mode, il livre quelques dessins publicitaires Mais très vite le
succès arrive avec ses illustrations pour de grands chefs d’œuvres
de la littérature française et étrangère. On lui doit entre
autres les illustrations d’Une aventure de Casanova, des Liaisons
dangereuses de Choderlot de Laclos, les Dieux ont soif d’Anatole
Franc ou le Bon plaisir d’Henri Regnier. Il explore toutes les
techniques du bois gravé à l’eau forte, du pochoir à la
lithographie. Devant sa grande maîtrise de toutes ces techniques on
pense ç lui pour la direction de la prestigieuse Ecole Estienne,
école
supérieure
des arts et industries graphiques
à
Paris L’adage populaire dit, que derrière chaque grand homme, se
cache une femme. Bernard Saugier n’a pas oublié, contrairement ç
bien d’autres biographes de notre illustrateur, de monter combien
l’influence de sa première épouse fut décisive dans le travail
de Sylvain. Charlotte Grappe, disparue en 1930, laisse pourtant une
œuvre tout à fait digne d’intérêt comme dessinatrice de dessins
de mode, pour des revues comme : La vie féminine ou Paris
magazine, dont elle donne plusieurs couvertures.
Cet
ouvrage, de grande qualité, devrait retenir l’attention lors de
l’attribution des différents prix littéraires comtois.
Sylvain
Sauvage/ Bernard Saugier. – 2014, 462 p., relié sous jaquette en
coul. – 75 euros.
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