"Les livres ne remplacent pas la vie, ils l'élargissent.
"Françoise Gasparri

mercredi 23 janvier 2008

L'amour plus fort que tout

Franche-Comté, 1641. Les grandes campagnes militaires laissent la place à une guerre de partisans tout aussi impitoyable. Depuis la Bresse comtoise, le capitaine La Courbière rançonne la Bourgogne ; autour de Pontarlier, Cart-Broumet chasse les français sans relâche, et dans le Haut-Jura c’est le fameux Lacuson qui sème la terreur dans les troupes des suédois.
C’est dans ce climat de guérilla que Daniel Taranto a décidé de raconter le destin de deux êtres que tout opposait.

Le Chevalier Hiéronym de l’Espine, fils de baron, mais sans le sou, doit après une brillante campagne dans le Roussillon, rejoindre Langres et y tenir garnison avec son tout nouveau brevet de lieutenance. Il doit prend part alors à « Cet affrontement atroce et dément qui ravageait l’Europe centrale, de la Baltique aux Alpes, de la Franche-Comté jusqu’en Transylvanie ».
Dès son arrivée, d’échauffourées en traquenards, d’harcèlements en pièges, sa vie est constamment en danger. Malgré sa situation de soldat, il sait montrer du réconfort envers ses comtois dans la misère.
Sybille d’Ormaoy, fille d’un juge au parlement de Dole mort d’une arquebusade lors du siège de la capitale comtoise en 1636, a trouvé refuge auprès de son oncle Maître Anathoile d’Ormoy, avocat établi à Vesoul. Elle a vingt et un ans en cette triste année 1641. Tous les jours elle s’impose, malgré les privations, l’exercice des armes. Elle était, dans tout Vesoul, la seule femme a être admise à croiser le fer. Elle rage de ne pouvoir venir en aide à son pays, et de venger son père. Bientôt n’y tenant plus, elle décide de rejoindre une troupe de partisans qui protège Vesoul . Très vite, elle force le respect de ces hommes durs et rompus au métier de la guerre. Sa bravoure et son sens du commandement vont l’imposer comme vrai chef.
Lors d’une escarmouche Sybille et Hiéronym vont se rencontrer et tomber amoureux. Sans jamais renier leur camp, leurs amis, ils tenteront de vivre leur amour dans cette comté meurtrie par des années de guerre.
Ce roman, qui n’est pas sans rappeler un roman célèbre d’André Besson, est, malgré quelques incohérences, joliment écrit et nous entraîne dans une belle aventure, sans jamais être mièvre ou fleur bleu. Les dialogues écrit à la manière de l’époque apporte à cet ouvrage un charme supplémentaire. Laissez-vous transporter dans cette époque tragique. Un bon moment de lecture.
Fonctionnaire au ministère de l’intérieur, ce vésulien, né en 1947, à déjà publié trois roman dont Le Camp, un roman préhistorique.

Mademoiselle d’Ormoy et le chevalier conquérant par Daniel Taranto. – Editions Cêtre, 205 pages. – 18 Euros.

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