"Les livres ne remplacent pas la vie, ils l'élargissent.
"Françoise Gasparri

mardi 15 septembre 2009

Une autre image de Pasteur.


Pasteur fit cinq séjours dans les Cévennes pour sauver l’industrie du vers à soie, mise à mal par une épidémie qui ravageait les magnaneries.
On a beaucoup écrit sur l’illustre dolois ; nombreuses sont les biographies et les études de son œuvre. Lui-même a laissé une multitude de documents qui nous permettent de suivre pas à pas son itinéraire scientifique. Pourtant, son travail autour de la sériciculture est sans doute le moins connu.
Dans les années 1850, la sériciculture des Cévennes joue un rôle essentiel dans l’économie française. Seulement, la voici menacée de ruine par une terrible maladie qui attaque le ver à soie. Les magnaneries sont au bord de la faillite. Toute une région risque de mourir. Jean-Baptiste Dumas, Alésien, grand chimiste, membre de l’Académie Française, titulaire de la chaire de chimie à la Sorbonne, se souvient d’un de ses brillants étudiants : Louis Pasteur. D’abord réticent par sa non connaissance de l’épizootie, Pasteur finit par se laisser convaincre et accepte par respect pour son professeur. Pasteur effectuera cinq séjours dans les Cévennes pour identifier l’origine de la maladie.
Il va découvrir que cette situation est du non pas à une maladie, comme on le croyait, mais à deux : la pébrine due à une microsporidie et la flacherie due, elle, à une bactérie. Afin d’éviter la contagion, il met en place une bonne hygiène et une ventilation adéquate des structures d’élevage. Ces découvertes et ses remèdes qui sauvèrent la filière, sont encore aujourd’hui utilisés par les éleveurs dans le monde entier. Outre les profits colossaux dont bénéficia l’industrie de la soie, ces travaux ont permis à louis Pasteur de formuler la théorie des germes, selon laquelle des micro-organismes sont responsables du développement de certaines maladies tant chez l’homme que chez les animaux.
L’ouvrage de Jimmy Drulhon est un mélange d’histoire, de sciences, de politique et un compte rendu détaillé des us et coutumes des Cévennes dans les années 1860. Avec précision et clarté, l’auteur nous entraine dans le laboratoire du savant, nous faisant partager ses doutes, ses espoirs ses réflexions.
Louis Pasteur : cinq années dans les Cévennes au pays de l’arbre d’or/ Jimmy Drulhon. – Paris : Editions Hermann, 2009. – 264 p. – 21.50 euros.

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