"Les livres ne remplacent pas la vie, ils l'élargissent.
"Françoise Gasparri

mardi 30 mars 2010

Enseignement au Pays de Montbéliard.


L’appartenance à la religion dite réformée, de la majorité des habitants de la Principauté de Montbéliard a eu une influence fondamentale sur le développement du réseau scolaire.

Martin Luther (1483-1546), dans sa mise en œuvre de sa réforme, veut voir se multiplier les maîtres d’école, et les pasteurs, pour que la population chrétienne, accèdent directement aux Saintes Écritures. Cette volonté, fortement exprimée a pris aux pays protestants de prendre une avance remarquable sur le reste de l’Europe, en termes de scolarisation et d’alphabétisation. Cette spécificité a survécu tout au long des 19ème et 20ème siècles.
La principauté de Montbéliard, enclave entre la Franche-Comté, l’Allemagne et la Suisse, se dote d’un réseau d’écoles primaires et secondaires stable. Aux cotés des hommes d’église, qui souvent avant de devenir pasteur étaient enseignants, les instituteurs sont complémentaires, ils doivent montrer le chemin de la sagesse et des vertus chrétiennes, et faire des élèves des citoyens utiles. A la lecture de cet ouvrage, on s’aperçoit combien le livre est une pièce maitresse de l’éducation, car dès 1724 on prévoit que chaque enfant doit être pourvu d’un Nouveau Testament et d’un livre de psaumes, et d’une bible pour les élèves du gymnase, même si cet achat est une dépense particulièrement importante. Le 10 octobre 1793, la Principauté de Montbéliard est rattachée à la France sans combattre. Les notables et les pasteurs vont lutter avec acharnement pour garder leurs écoles. Cette volonté de conserver leur système scolaire, ne se heurte nullement aux innovations nécessaires avec l’apparition de la révolution industrielle.
Elisabeth Berlioz, docteur en histoire, professeur d’histoire et géographie à l’Université de Franche-Comté a décidé de travailler et de nous livrer les résultats de ses recherches sur la période allant de 1769 à 1833. 1769, car c’est à cette date que le duc de Wurtemberg, partisan affirmé des Lumières, décide une grande réforme de l’enseignement local, et 1833 date à laquelle l’Etat français s’engage fortement dans l’amélioration de l’instruction publique, sans pour autant imposer l’obligation scolaire. L’un des grands intérêts de cette étude, d’une grande qualité, est de mette en lumière l’importance et la modernité de l’instruction des jeunes filles qui ont toujours bénéficié des mêmes enseignements que les garçons.
L’ouvrage se termine par une phrase que tous les écoliers et lycéens ferraient bien de méditer : « L’école est devenue la clef de la liberté, à défaut d’être celle des champs ».

Écoles et protestantisme : e Pays de Montbéliard 1769-1833 par Elisabeth Berlioz, préface d’André Encrevé. – Besançon : Annales littéraires de l’Université de Franche-Comté, 2009. – 397 p. – 30 euros.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je tenais à vous remercier pour le papier que vous avez écrit sur mon ouvrage et que je viens de trouver sur internet. Il m'a touchée et la phrase que vous relevez me semble, ainsi située hors contexte, plutôt intéressante.

Bien cordialement,