"Les livres ne remplacent pas la vie, ils l'élargissent.
"Françoise Gasparri

mardi 20 avril 2010

L’Odeur du complot.


Tout comme la tribu d’Astérix résistant aux légions romaines de Jules César, une poignée de comtois est bien décidée de lutter contre les grands groupes agro-alimentaires.
Le Rogneux, dirige d’une main de fer un important groupe agro-alimentaire français. Ce Gengis Khan de la pasteurisation a deux rêves : le premier est de voir couler dans les fontaines de Versailles du lait à la place de l’eau, et de voir disparaître tous les fromages au lait cru. Ce qui occupe son esprit, pour l’heure, c’est trouver le moyen d’acquérir un maximum de fruitières comtoises pour pouvoir contrôler enfin le fructueux marché du comté. Ame noire de ce patron , sans scrupule, Le Commandant, ex militaire, est chargé d’organiser un vaste complot, qui devra ébranler la solidarité des fromagers du Haut-Doubs. Secondée par une blonde sublime et pas farouche, le Commandant réussira-t-il à détruire la puissante Union des Fruitières La Rochante , fondée après la première guerre mondiale par Jules-César Boisguillbert ?
Sur fond d’histoire locale et d’histoire laitière, ce roman se lit d’une traite. L’auteur a un talent certain pour accompagner ses lecteurs sur les chemins de son imaginaire où burlesque et malignité se côtoient. Entre Marcel Aymé et Louis Pergaud, Jean-Claude Barbeaux signe un roman d’une grande tenue, terriblement efficace, parsemé de bons mots, à l’humeur corrosif et aux situations d’anthologie. L’auteur a le don de donner vie a des personnages truculents. Au fil des pages, nous y rencontrons, Albert Clapointre, un pseudo historien, fier comme un paon, qui se voit déjà à l’Académie française, la femme du sous-préfet « une Marie Chantal de concours, un vrai monument historique du genre, Adrien Mongue, journaliste, et son épouse qui militent pour le « débousage » des routes comtoises et le fameux Rafu, le roi de la saucisse de Morteau, créateur de la fameuse « Morteau à la Tigibus », auteur de la devise « Mieux vaut être une saucisse à Morteau qu’à Strasbourg ».
Jean-Claude Barbeaux, truffe son roman de références à des personnages de ses écrivains et réalisateurs préférés (Pergaud, Besson, Clavel, Aymé, Lamoureux, …) Je vois laisse le soin de découvrir par vous-même toute l’espièglerie que met l’auteur a détourner les noms des personnages et des enseignes de la grande distribution. Je regrette juste la petite erreur qui s’est glissée dans le texte : il faudra lire concernant le tire d’un ouvrage de Montépin : Le médecin des pauvre et non pas Les médecins des pauvres.
Cette aventure fromagère nous laisse après lecture un sourire aux lèvres qui fait du bien en ces jours moroses.
Jean-Claude Barbeaux, ancien élève au collège de Chaussin, a fait carrière dans la presse locale et dans l’édition.
Panique à la fromagerie : roman par Jean-Claude Barbeaux. – Editions Cabédita, 2009. – 136 p. – 20 euros.

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