"Les livres ne remplacent pas la vie, ils l'élargissent.
"Françoise Gasparri

mardi 1 juin 2010

Etre Humaniste à la Renaissance


La personnalité d’Henri Corneille Agrippa de Nettesheim (1486-1535), savant occultiste et ésotérique, peut faire peur. P. Thiéfaine nous livre un portrait ou il démystifie et rend accessible la pensée d’un auteur pour qui il avoue son admiration..
La pensée humaniste, avec la Renaissance entre dans une nouvelle ère. Ce mouvement de pensée européen se caractérise par un retour aux textes antiques, comme modèle de vie d’écriture et de pensée. De grands noms ont marqué ce courant, comme Pétraque (1304-1374), en ressuscitant les écrits de Cicéron ou Erasme (1466-1536), « Prince des humanistes » auteur du célèbre « L’Eloge de la Folie » en 1511 ou bien encore Thomas More avec son ouvrage « L’Utopie » publié 1515-1516. Et puis, il y a les oubliés de l’histoire, qui ont, pour des raisons plus ou moins discutables, été occulté. Henri Corneille Agrippa de Nettsheim (1486-1486), dit Cornelius Agrippa fait partie de ces derniers. On peut se poser la question de savoir pourquoi ? Est-ce parce qu’il est considéré comme un savant occulte et Esotérique ? Les penseurs des siècles suivants lui font-ils payer ses positions féministes avant gardistes? Son image de magicien, de sorciers et son opposition à la chasse aux sorcières, en qui il ne voyait que des « vieille excentriques » l’on-t-il rendu sulfureux ? Peut-être est-ce les accusations d’hérétique hébraïsant qui l’on rendu infréquentable ? Philippe Thiéfhaine rencontre Agrippa au cours de ses études universitaires. Son ouvrage « De Occulta Philosophia », qui inspira Dürer pour sa gravure Melencolia, le marque intellectuellement. Alors, lorsqu’il apprend, des années plus tard, que ce même Agrippa fut professeur à l’Université de Dole durant pratiquement une année l’idée du livre naît. Il parcourt alors l’Europe à la recherche du personnage. En dehors de l’absence d’une documentation sérieuse, Philippe Thièfaine se heurte à une autre difficulté, aucune traduction de certains des ouvrages n’existe. Grâce aux connaissances latines et grecques de Xavier Guichard, l’aventure peut se concrétiser. « Anima Mundi ou Agrippa à Dole » est passionnant et à plus d’un titre. On suit l’écrivain dans la construction de son ouvrage, on assiste à ses doutes, à ses exaltations, à ses moments de découragement. On est étudiant à Dole, on assiste aux cours de l’université. On révise ou on apprend les grandes lignes de la Kabbale et de la pensée des Néoplatoniciens. Philippe Thiéfaine a deux talents : celui d’un conteur à la plume agile et imagée, et celui de rendre intelligent car, si comme moi vous n’êtes pas versé dans la philosophie et de la pensée humaniste, vous avez l’impression d’avoir tout compris et cela n’est pas donné à tous les auteurs d’écrire des textes sérieux accessible à tous.
Anima mundi ou Aggrippa à Dole. – Philippe Thiéfaine. – Dole, éditions La Passerelle, 2009. 290 p. – 23 euros

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