"Les livres ne remplacent pas la vie, ils l'élargissent.
"Françoise Gasparri

mercredi 20 octobre 2010

Amours éternelles ?


Léger, drôle, efficace, enivrant comme les sommets, ce nouveau roman nous donne une furieuse envie de s’évader en haute montagne et d’y trouver l’amour.

La rentrée littéraire est comme la rentrée scolaire. On s’attend à y retrouver les amis de longue date, les mauvais élèves qui persistent et les petits nouveaux, qui timidement cherchent à se faire une petite place parmi les groupes déjà constitués. Ils cherchent un regard, un sourire amical. Les premiers romans sont un peu comme ces nouveaux élèves. Placé souvent au hasard sur les étagères des libraires, ils attendent la main amie qui les ferra vraiment vivre. Tous les ans, certains éditeurs, a grand renfort de publicité, d’émissions de radio, de télévision veulent nous faire croire qu’une nouvelle Sagan est née. Cette année c’est une gamine de 15 ans qui remporte le titre. C’est pathétique. Et puis, il y a des éditeurs qui font vraiment leur travail et publient de vrais auteurs, qui sans bruit se font remarquer par leur style, leur histoire, leur talent. Il y a deux ans, le Jura s’était fait remarquer en la personne de Pierric Bailly et de son premier roman Polichinelle. Aujourd’hui c’est un autre jurassien qui est au devant de la scène avec un premier roman, court et dense : Jean-Philippe Mégnin et « La voie Marion ». L’histoire est simple. Marion s’installe libraire à Chamonix. Les premières semaines sont un peu difficiles, mais la ville l’adopte. Et puis un beau jour, un guide de haute montagne entre dans sa librairie et dans sa vie. « Il était beau. Un peu emprunté dans son costume, mais avec cette « gueule » de ceux qui vivent en haute montagne… » Lentement, très lentement telle la formation d’un glacier, l’amour nait entre ces deux passionnés de livres et de montagne. Ils se découvrent en douceur à mesure qu’ils parcourent Les Aiguilles Rouges, les Gaillands, le Grépon, le Grand Gendarme, les Jorasses, le Grand Capucin, … Et puis telle la fonte des glaciers, tout aussi lentement, les années passent, leur amour s'étiole, ils s'éloignent l'un de l'autre et plusieurs années après leur mariage, un évènement survient !
Cette histoire d’amour pourrait paraître banale. Ce serait sans compter sur une fin surprenante, et sur un style simple en apparence, mais très travaillé, employant des temps verbaux rarement utilisés dans le récit d’aujourd’hui. Jean-Philippe a un style rapide, efficace, poétique. Il prête sa voix à Marion, Marion passionnée de livre et de montagne. Jean-Philippe ne dit pas que Marion c’est lui, comme Flaubert le disait de Madame Bovary, mais il avoue tout de même « Par contre, je me fais souvent des clins d'œil à moi-même, avec de petits détails de la vie de mon héroïne ».

La voie marion/ Jean-Philippe Mégnin. – Le Dilettante, 2010. – 150 p. 15 euros

RETROUVEZ CET AUTEUR au salon du livre en région à Salins-les-Bains le samedi 23 octobre à partir de 14h00

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Merci infiniment, mon cher Roger, pour ton papier très sympa !

Je suis très touché.

Amitiés

Jean-Philippe

PS : en plus, je trouve que tu écris très bien !!!