"Les livres ne remplacent pas la vie, ils l'élargissent.
"Françoise Gasparri

lundi 27 décembre 2010

L'âme des demeures comtoises


Amoureux des vieilles pierres et grand connaisseur de leur histoire, Lionnel Estavoyer nous convie à une visite des belles demeures de Franche-Comté.

La Franche-Comté n’est pas le Val de Loire, ni le Périgord. Les châteaux s’y font plus discrets, plus compréhensibles. Comment se faire une idée de la vie quotidienne des habitants dans des lieux comme Chambord, Blois, Angers ? Bien trop vastes !!! Chez nous plus nombreux sont les manoirs et petits châteaux que les palais et les châteaux royaux. Est-ce à dire que notre province est pauvre en ce domaine ? Que nenni ! La campagne comtoise est riches de belles demeures, autant de témoignages émouvants d’une noblesse campagnarde, plus près de ses racines que de la cour de Versailles. Aucune prétention dans ces vieilles bâtisses, elles reflètent juste l’image de l’âme comtoise, solide, massive, à l’élégance discrète. Nombreux sont les petits villages qui possèdent, niché derrière une barrière de pierre ou d’arbres de petits bijoux de modestie au passé riche. Dans ces conditions comment les faire découvrir au grand public ? Par quel angle aborder ces petites architectures pour garder cette image intimiste ? Comment ne pas tomber dans le piège du circuit touristique, aux formules toutes faites ? Lionnel Estavoyer, que l’on n’a plus besoin de présenter, tant ses écrits sont nombreux sur la région, a choisi l’angle du détail. Il a demandé au talentueux photographe André Choteau de saisir le beau, l’étonnant, le grandiose, le touchant, l’émouvant. Montrer le détail jamais remarqué. Ces maisons familiales se dévoilent aux lecteurs par petites touches, sans bruit, sans prétention. Derrières des persiennes demi-clos, un salon endormi sous la chaleur de l’été semble nous attendre. Un bouquet de rose sur une petite table paraît avoir été cueilli le matin même par les doigts agiles de la maitresse de maison. Au dessus d’un meuble peint, une élégante scène de chasse raconte la traque tragique d’un cerf, par deux chiens. Par la porte d’un placard entrouverte, on aperçoit la belle et riche vaisselle qui patiente en pensant aux grands diners donnés dans la salle à manger, souvent très froide les soirs d’hiver. Une horloge dont le mécanisme ne fonctionne plus, mais qui trône encore et toujours sur la cheminée de marbre. Par une fenêtre, un parc à l’anglaise, à la pelouse bien verte nous invite à une promenade à l’ombre de ses grands arbres rares, ramenés par arrière-grand père voyageur, ou planté le jour de la naissance de la petite dernière. Toutes ces demeures ont une âme et chaque maison nous le rappelle par la beauté et la poésie des photographies. Chaque château nous raconte son histoire. La plume de Lionnel Estavoyer est à l’image des photographies. Elle est poétique, nostalgique, émouvante.

Demeures de Franche-Comté/ Lionel Estavoyer, photographies d’André Choteau. – Editions du Sekoya, 2010. – 171 p. – 29 euros.

Aucun commentaire: